La Loi Macron ayant été adoptée le 10 juillet dernier, le Premier Ministre passe désormais à l’action avec les premières mesures pour libéraliser le marché français de l’autocar. Emmanuel Macron espère que le texte entrera en application le plus rapidement possible, et a réuni, la dernière semaine de juillet, les principaux acteurs du secteur de l’autocar. De plus, il s’est présenté à la gare routière internationale de Paris – Gallieni pour rencontrer directement les voyageurs en autocar.
Jusqu’à présent, les bus longue distance en France ne pouvaient circuler que sur des lignes de bus à travers la France si le départ ou l’arrivée de la liaison se trouvait à l’étranger. La Loi Macron ouvre maintenant aux transporteurs par bus les lignes de « cabotage », c’est-à-dire pour des distances de plus de 100 km entre des villes françaises. Dans un premier temps, les autocaristes comptent proposer des lignes pour lesquelles il n’existe pas de service ferroviaire direct ou de service de nuit. Ils veulent notamment intégrer les villes moyennes et les aéroports français dans les réseaux d’autocars. Plus précisément, l’ouverture d’environ 200 nouvelles lignes de bus devrait permettre de transporter plus de 5 millions de personnes d’ici fin 2016.
Selon France Stratégie, l’effet de la libéralisation du marché sur l’économie française sera très favorable : dans le secteur du transport routier, près de 22 000 emplois pourraient être créés d’ici 2025, directement ou indirectement liés au secteur des bus longue distance. Il existera notamment un important besoin en chauffeurs et constructeurs d’ autocars et en personnel pour les services liés, ainsi que dans les gares routières. Par ailleurs, les gares routières devraient également être modernisées et adaptées au nombre croissant de passagers des autocars. En outre, le Premier Ministre a souligné que le bus longue distance est un moyen de transport sûr et très écologique. L’autocar contribuera à une réduction significative des émissions de polluants : un objectif qui sera surtout atteint avec les nouvelles normes environnementales qui interdiront sur les routes françaises les véhicules moins performants en matière d’écologie.
Alors que l’autocar permet évidemment un voyage facile et en toute tranquillité, le facteur de choix le plus important pour les voyageurs de bus longue distance reste malgré tout le prix. Les billets à bas coûts sont surtout intéressants pour les jeunes, mais aussi pour les familles avec des enfants, et les autocaristes voient également un grand potentiel parmi les seniors.
Côté français, les transporteurs principaux sont iDBUS, isilines, Eurolines France et Starshipper ; ils sont en concurrence avec les autocaristes internationaux, notamment l’allemand FlixBus et le leader britannique megabus. Chaque opérateur se prépare déjà depuis quelques temps à devenir leader sur le marché, à présent libéralisé. Ainsi, isilines a commencé à opérer ses premières liaisons à travers la France, megabus a inauguré un bureau à Lyon, et FlixBus a declaré Paris comme pivot de son réseau de bus en France.
La libéralisation du marché français de l’autocar commencera avec l’ouverture rapide d’une cinquantaine de lignes de bus. Cela pourrait arriver dès les deux premières semaines d’août 2015. En octobre de la même année, un décret devrait être publié au sujet des liaisons de moins de 100 km, définissant le rôle de l’autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (l’Arafer). Celle-ci évaluera les nouvelles lignes d’autocar en comparaison avec des services de transport déjà en place, et aura le dernier mot sur l’ouverture des liaisons de bus longue distance.
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