Le 25 juillet dernier, l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières, l’Arafer, a rendu public son troisième rapport annuel consacré au marché de l’autocar en France pour l’année 2017. L’Arafer y dresse un bilan à la fois en matière d’infrastructures et de dessertes routières dans l’Hexagone, mais s’intéresse également aux services offerts aux passagers. Globalement, le marché de l’autocar en France se développe et progresse, mais certains chantiers seront prioritaires dans les mois à venir et en 2018. La rédaction de CheckMyBus vous donne tous les détails !
Un marché dynamique et adapté aux besoins des clients
En 2017, plus de 11 millions de voyageurs au total ont emprunté l’autocar pour effectuer leurs déplacements. Près de 7,1 millions de passagers ont été transportés en France, soit environ 14,5 % de plus qu’en 2016. Cette forte hausse de la fréquentation est notamment due à un pic de réservations enregistrées pendant l’été, tandis que les premiers et derniers trimestres ont été marqués par une activité plus réduite. Les voyages internationaux au départ ou à destination de l’Hexagone, quant à eux, ont représenté environ 4,5 millions de passagers, selon les chiffres collectés par l’Arafer auprès des autocaristes présents sur le marché national. Au total, cela correspond à près de 40 % des liaisons totales opérées en 2017.
En termes de rentabilité, même si les transporteurs n’ont pas encore atteint leurs objectifs, malgré une hausse de la compensation des coûts d’exploitation par les recettes passée de 34 % en 2016 à 49 % en 2017, leurs bilans financiers se sont améliorés. En effet, la recette moyenne par passager a atteint 4,7 euros HT pour 100 km, soit une augmentation de 17,5 % par rapport à 2016. Conjuguée à la hausse du nombre de réservations, cela a permis aux autocaristes d’engranger un chiffre d’affaires total annuel de 105,4 millions d’euros HT, soit 26 % de plus que l’année précédente.
En moyenne, 707 départs ont été comptabilisés chaque jour en France en 2017, soit 7 % de plus qu’en 2016. Cependant, pour s’adapter parfaitement aux besoins des voyageurs, les transporteurs ont modulé les fréquences des départs, notamment entre les jours de semaine et les week-ends et pendant les vacances scolaires. Cela leur a également permis d’améliorer le taux d’occupation de leurs autocars, à 50% en moyenne. Globalement, les autocaristes proposent moins de départs, mais mieux adaptés : par rapport à 2016, la fréquence moyenne quotidienne par liaison a été, en 2017, en baisse de 32 % pour s’établir à 2,6 allers-retours.
Un réseau de dessertes dense mais très concurrentiel…
Depuis son ouverture à l’été 2015, le marché de l’autocar en France s’est stabilisé et est dominé aujourd’hui par trois transporteurs : OUIBUS, une filiale de la SNCF, l’Allemand Flixbus et Eurolines-isilines, détenues par Transdev. Sept opérateurs locaux sont également présents dans l’Hexagone. En 2017, près de 49 % des départs ont été opérés par OUIBUS, 34 % par Flixbus, 14 % par Eurolines-isilines, et 4 % par les autocaristes régionaux. En matière de destinations, le nombre de villes desservies en France s’est développé, avec 303 villes incluses dans les réseaux des autocaristes, soit 28 % et 67 villes de plus que l’année précédente, permettant ainsi de créer 419 nouvelles liaisons, soit une augmentation de près de 34 %, portant leur nombre total à 1666. Les trois acteurs les plus importants desservent 30 % des villes-clés au niveau national. Au total, FlixBus détient actuellement environ 40 % des parts de marché, tandis que 39 % reviennent à Ouibus, et 5 % à isilines. Les 15 % restant sont partagés entre les transporteurs locaux.
Parmi les liaisons proposées, plus de la moitié le sont tout au long de l’année. L’autre moitié se compose des liaisons saisonnières, vers les stations balnéaires et de sports d’hiver.
Dernier arrivé, en juillet 2015 avec la « loi Macron » , sur le marché des transports interurbains de personnes, l’autocar doit faire face à la concurrence des autres moyens de transport, comme le train, l’avion et le covoiturage, qu’il s’agisse de services subventionnées ou de services commerciaux. La superposition des offres représente la principale difficulté pour l’autocar : en effet, 28 % des liaisons d’autocar opérées en 2017 étaient également disponibles auprès de la concurrence conventionnée, avec une fréquence de départs par ailleurs 4 fois supérieure. Face aux services commerciaux, le volume de superposition de l’offre est encore plus important, à hauteur de 56,6 %. Les liaisons radiales, au départ ou à destination de Paris, sont celles qui, en 2017, ont le plus souffert de la concurrence : même si elles représentent toujours 50 % des réservations, elles accusent une perte de 20 points depuis 2015, où elles étaient alors plébiscités par 71 % des voyageurs.
À l’inverse, l’autocar s’impose pour 39 % des lignes proposées, soit 642 liaisons, comme la seule solution de transport. Face au réseau ferroviaire, enfin, le marché de l’autocar conventionné dessert 5 fois plus de communes, et est le moyen de transport le plus présent sur le territoire national. Globalement, dans de nombreuses régions françaises, l’autocar est donc un moyen de transport essentiel. Les liaisons infrarégionales ont d’ailleurs connue une forte augmentation : empruntées par 14 % des passagers en 2016, 23 % des voyageurs y ont eu recours en 2017. Selon l’Arafer, 17 % de l’ensemble des trajets de 2017, soit le transport de 1,2 millions de passagers, n’auraient pas été effectués sans cette offre de mobilité.
Les trajets de moins de 100 km, en particulier les dessertes d’aéroport, ont également été un marché porteur pour le secteur de l’autocar, qui gère près de 25 % des nouvelles lignes déclarées en 2017, soit environ 50 liaisons.
L’amélioration des gares routières et de la ponctualité en ligne de mire
Pour l’avenir, l’Arafer considère que deux chantiers sont importants pour permettre au marché de l’autocar de poursuivre sa croissance. Au 31 décembre 2017, l’Hexagone comptait 215 gares routières ou aménagements destinés aux passagers. Cependant, la faible qualité des installations et les lacunes de l’accueil des voyageurs nuisent encore à l’image de ce nouveau moyen de transport.
Pour la première fois, une estimation de la ponctualité des autocars a pu être réalisée au second semestre 2017. Globalement, les transporteurs respectent les horaires prévus, même si, pour 1 autocar sur 5 en moyenne, un retard d’au moins 15 minutes est constaté à l’arrivée au terminus. Il ressort également que le retard augmente proportionnellement au nombre total d’arrêts de la ligne. Même si ces retards ne sont pas complètement imputables aux transporteurs, mais sont le plus souvent dus à des difficultés de circulation, les autocaristes doivent encore travailler dans ce domaine pour satisfaire au mieux leurs clients.
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