Avec une ponctualité respectée pour près de 85 % à 90 % de ses trains, la SNCF fait partie des élèves moyens dans le secteur des transports ferroviaires en Europe. Malheureusement, des retards sont toujours possibles et arrivent régulièrement… Actuellement, les usagers concernés par un retard de train peuvent se voir indemniser à hauteur de 50 % maximum du prix du billet. Mais si l’on en croit le Parlement européen, cela devrait évoluer dès 2020.
L’Union Européenne veut largement étendre les droits des voyageurs, actualisés pour la dernière fois en 2009. En effet, les voyageurs victimes d’un retard de 90 minutes devront à l’avenir être remboursés de la moitié du prix du billet. Pour un retard compris entre une et deux heures, les voyageurs récupèreront 75 pour cent du prix. Si le train accuse un retard supérieur à deux heures, le passager devra être indemnisé de la totalité du prix du billet. Cela vaudra également si ce dernier prend le train, malgré son retard. Les clients empruntant une correspondance et réservant deux billets séparément auront également droit à une compensation, comme s’il s’agissait d’une réservation unique. Si, par exemple, le TGV est en retard et empêche le voyageur de prendre sa correspondance en TER, il pourra, à partir de 2020, prendre gratuitement le train suivant.
Dédommagement actuel | Dédommagement à partir de 2020 |
> 60 minutes : 25% du prix du billet | > 90 minutes : 50% du prix du billet |
> 120 minutes : 50% du prix du billet | 90 à 120 minutes : 75% du prix du billet |
– | > 120 minutes : 100% du prix du billet |
Par ailleurs, les sociétés ferroviaires et d’autocars ne pourront toujours pas invoquer de circonstances exceptionnelles. Cette clause controversée a déjà provoqué, dans le secteur de l’aviation, beaucoup de confusion et de colère de la part de clients mécontents : jusqu’à présent, les voyageurs n’ont droit à aucune indemnisation si un vol est retardé en raison de circonstances exceptionnelles comme un orage ou une grève.
De plus, le Parlement européen exige que les voyageurs soient nettement mieux informés sur leurs droits. Une information sur les billets serait, par exemple, envisageable. En outre, la procédure doit être facilitée : il n’est plus normal que les usagers du train puissent sans difficulté réserver et payer leur billet via une application, mais que la réclamation de leur indemnisation de retard soit complexe à effectuer, en remplissant un formulaire.
En complément de l’élargissement des droits des voyageurs en cas de retard, l’UE veut faire en sorte que davantage de places pour les vélos soient disponibles dans les trains. Concernant l’accessibilité, il s’agit d’éviter les délais : l’UE demande que les voyageurs ayant besoin d’assistance puissent plus rapidement obtenir de l’aide pour monter à bord ou pour charger leurs bagages.
Cependant, les voyageurs ne doivent pas se réjouir trop tôt et vont encore devoir patienter : la réforme concernant les droits des voyageurs doit d’abord être débattue avec le Conseil européen et la Commission européenne, avant de pouvoir entrer en vigueur en 2020.
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